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COMMENTAIRES (1)

1- N°5 : caractère et destinée.


L’astrologie dévoile les relations intimes qu’entretient le caractère avec la destinée. La destinée d’un individu est l’expression de son caractère.

Le mot caractère nous vient du grec kharaktêr, qui signifie un signe gravé. Il signifie également ce qui est propre à une chose, son expression personnelle, son originalité. Par extension, le caractère définit l’ensemble des traits psychiques propres à un individu. Le caractère se rapporte à la fois à l’expression originale d’un individu et à son thème astral, le signe gravé dans les cieux, qui nous représente et nous définit.
Le caractère est au départ cette infime portion de nos êtres, qui échappe au grand nivellement imposé par l’hérédité et par l’environnement de naissance (racial, familial, social et culturel). Il est ce qui nous rend unique. Au travers de ce petit germe de liberté, la nature développe en nous, patiemment, la sagesse, le pouvoir et l’amour.
Le terme de destinée est aussi riche en enseignements : il est à la racine du mot destination qui signifie le rôle, l’usage. Le concept de destinée implique une fonction à remplir. Le caractère actualise la destinée, c’est-à-dire le rôle que nous avons à jouer dans cette existence, un rôle qui n’est pas imposé : on continue à confondre astrologie et fatalisme, on fait d’elle le chantre du c’était écrit, comme si sa fonction se bornait à décrire une destinée transformée en fatum, en une fatalité inéluctable à laquelle nul ne pourrait échapper. C’est tout à fait le contraire, puisque l’astrologie n’a de sens que si elle nous permet d’agir sur la destinée.

La notion de destinée se heurte à une idée qui nous est chère, celle de la liberté. Mais si nous parlons tant d’elle, si nous y tenons tant, n’est-ce pas parce qu’elle nous est inconnue ? La véritable liberté n’existe qu’en l’absence de toutes autorités ! Ces autorités, qui sont en partie extérieures (gouvernement, loi, argent, patrons, chefs qui trônent au sommet de la pyramide sociale), sont en réalité surtout intérieures. Ce sont la peur, l’angoisse, le désir, l’ambition, la croyance en un dieu, une éthique, une idéologie, tout ce qui nous fait nous conformer, suivre, plier, obéir. En conséquence, la liberté ne nous est pas donnée, elle s’acquiert. L’homme libre est obligatoirement un conquérant, celui qui se conquiert lui-même.

L’acceptation de notre rôle, de notre destination définie par notre caractère et notre thème astral, ne doit être conflictuelle à aucun niveau. En cas contraire, ce serait la marque d’un thème non intégré, d’un caractère faussé, d’une destinée incomplète et tronquée. Chacun d’entre nous a une fonction précise à remplir, une voie personnelle à emprunter, ou plutôt à créer. Nous sommes libres de ne pas nous plier à cette loi, c’est cela le libre-arbitre, mais la sagesse voudrait que nous le fassions. Non parce qu’il s’agit d’une ordonnance céleste, mais parce que si nous refusons de jouer notre rôle, l’épanouissement devient impossible : les circonstances refusent de se plier à nos désirs, ou si elles le font, c’est pour mieux nous briser et nous éloigner irrémédiablement de la voie qui aurait du être la notre, créant la haine de soi, le dégoût, l’insatisfaction.

Une interprétation astrologique judicieuse, nous explique comment jouer notre partition correctement. Elle nous indique comment il est possible de nous harmoniser avec l’essence de la vie, c’est-à-dire avec les buts poursuivis par notre moi profond. Quand nous empruntons cette direction particulière (cette destinée qui n’appartient qu’à nous), l’existence se fait naturellement riche, instructive, passionnante. Les événements qui la composent, même s’ils sont loin d’être toujours favorables, tournent régulièrement à notre avantage. Notre destinée s’épanouit vers son expression propre, car chacun d’entre nous est une aventure originale, une recherche précise, un essai unique (6). Si comme c’est souvent le cas, nous refusons ce rôle (car nos conditionnements, nos mémoires marquées par la souffrance, la recherche de la sécurité surtout, obscurcissent nos esprits), nous ouvrons la porte à toutes les formes de limitations et de frustrations, tout en nous engluant dans la triste routine des déçus de la vie.

Le caractère est la destinée, écrivait Alan Leo. Nous sommes en grande partie responsables des circonstances, favorables ou non, qui tissent la trame de nos existences (N°10). Nous résistons le plus souvent à notre nature idéale. Emprisonnés par nos faiblesses, nous refusons de jouer notre rôle. Nous le connaissons pourtant, il s’appelle rêve d’enfant, passion, vision. Mais la peur est la plus forte, et plutôt que l’amour ou la passion, c’est elle qui nous dirige. Nous ne laissons pas notre caractère s’exprimer. Quand la destinée appelle, ce qu’elle ne manque jamais de faire car elle est en nous mêmes, latente et lovée à l’intérieur de notre caractère, nous lui tournons le dos, nous faisons la sourde oreille. Et c’est là que les ennuis commencent.





2- N°57 : l’obéissance à Saturne.

Obéir à Saturne signifie, généralement, renoncer à l’objet du désir. Cette renonciation doit être sincère, les arrières pensées ne sont pas permises. Renoncer n’est pas se fermer mais au contraire un acte d’ouverture totale, qui libère de la peur. L’application de cette loi occulte change la réalité.

« De toutes les étoiles, sache que la première, Saturne, purifie…..(7)» La tradition astrologique considère Saturne comme l’ennemi public numéro un, responsable de tous les maux. Le dieu ancien, opposé aux deux luminaires dans sa maîtrise du Capricorne et du Verseau, soustrait, frustre, défend, flétrit, refroidit, attire la misère, la mauvaise santé, la malchance. S’il afflige le Soleil, il mine les chances de réussite. Si c’est la Lune, l’enfance est solitaire, sans tendresse ou encore étouffée, de toute façon insécurisée. Avec Mercure le mental s’oriente dans de mauvaises directions. Avec Vénus, l’union et l’amour sont toujours un problème. Si c’est Mars la violence et la frustration sont inévitables. En conflit avec Jupiter, il nous enlève les bienfaits de cet astre au moment où nous nous apprêtons à en jouir. Avec Uranus il nous fait stagner, avec Neptune il nous fait souffrir et avec Pluton nos esprits sont tourmentés par le désir et la peur. S’il représente des valeurs essentielles et universelles telles que la patience, la détermination, l’austérité, la spiritualité, il suffit d’une opposition de sa part pour que nous soyons frustrés d’une façon ou d’une autre, quand il ne nous plonge pas dans un océan de chagrin : n’accompagne-t-il pas toujours les grands malheurs qui sont notre lot ? Et pourtant, malgré cela, Saturne est la porte de l’épanouissement spirituel, le maître du temps qui détient les clefs de l’éternité.

Pourquoi pousse-t-il à la renonciation ? Que signifie lui obéir? Aucune des puissances planétaires, ne s’oppose au plaisir des sens ou de l’esprit, bien entendu. Saturne, quoique associé à l’austérité, ne fait pas exception. Le plaisir est un fait inclus dans la nature, il n’est guère de raison de le repousser ou de nous en priver.
Sa quête permanente par contre pose problème! le fait que non seulement notre pensée ne puisse s’en détacher, mais qu’elle le recherche, le provoque, le mâche, le rumine et ne cesse de bâtir des plans pour en jouir. Rechercher le plaisir et fuir la peur, voilà le cercle vicieux dont nous sommes prisonniers, à l’origine de l’anxiété, de la frustration, de l’insatisfaction, de l’ensemble de nos émotions négatives. Ce mouvement perpétuel est responsable de notre relation négative au temps : nous passons nos vies à examiner les expériences bonnes ou mauvaises entassées dans nos mémoires, nous bâtissons des plans pour recommencer, ou au contraire éviter d’en être à nouveau les victimes. La prison du temps psychologique, dont les murs sont faits de souvenirs et d’espoirs, nous confine dans un univers étroit, limité, tissé d’angoisses et de plaisirs éphémères. Saturne, le purificateur, tente de nous faire comprendre ce mécanisme qui attire le malheur sur l’individu et la collectivité. Son but est de nous libérer d’un monde ou la pensée est l’esclave du plaisir et de la peur. C’est pourquoi sa nature cesse d’être maléfique, dès que nous cessons de lui résister, dès que nous acceptons les leçons qu’il nous propose.

Qui n’a jamais éprouvé, lorsque les circonstances sont contraires à nos souhaits, l’efficacité de la renonciation, le mécanisme fondamental de Saturne ? n’est-il pas évident que la volonté, le désir exacerbé, éloigne le plus souvent l’objet du désir ? Tout se passe comme si le désir lui-même agissait comme un repoussoir. Ce fait est particulièrement remarquable en ce qui concerne l’amour et la sexualité. Le désir sensuel trop intense, trop découvert, repousse celui-ci ou celle-là. L’amant se jette aux genoux de la belle qui l’ignore, un rien méprisante. Or il lui suffit, s’il en a la force, de renoncer à cette femme qui le rejette pour que celle-ci, comme par miracle, s’intéresse à lui. Saturne, lorsqu’on lui obéit, lève les interdictions qu’il a lui-même posées. Les circonstances qui étaient fermées s’ouvrent tout à coup, naturellement, sans effort. C’est une loi occulte essentielle à comprendre et à appliquer car elle change la qualité du vécu.

La renonciation doit être complètement sincère. On ne triche pas avec un dieu. Elle possède son propre pouvoir. On connaît les allégories qui décrivent ce mécanisme : Jésus renonce aux tentations du démon, pour voir s’ouvrir les portes de l’éternité. Il en est de même entre le Bouddha et Mara. La renonciation, la soumission à Saturne, les transportent au-delà du monde du désir. La richesse, le pouvoir, la célébrité, les gratifications sensuelles, n’ont plus d’intérêt pour ceux que Saturne a illuminé. Encore faut-il entretenir cette optique de la vie : si l’on croit que nous n’avons rien de mieux à faire en ce monde que de nous enrichir, et d’expérimenter un maximum de plaisirs avant de disparaître, sans jamais tenter de répondre à certaines questions fondamentales, tout ce qui vient d’être dit n’a aucune signification.

Renoncer ne se décide pas par la pensée. La renonciation imposée par la volonté, par la discipline mentale, par l’obéissance à la morale ou à la religion, crée un effet contraire car elle est la marque d’un Saturne conflictuel qui amplifie l’ego, la frustration, la méchanceté et l’avidité (N°59). Une telle attitude aboutira peut-être au succès matériel et social, mais n’ouvrira en aucun cas les portes du monde spirituel. Elle aura plutôt tendance à les verrouiller. Renoncer n’est pas se fermer mais s’ouvrir. Le désir est fermeture, car il limite la volonté et la capacité d’action, il les confine à une direction particulière. Il met des œillères, ferme à ce qui n’est pas notre but. Pour un peu d’argent et de confort, pour un emploi plus prestigieux, pour quelques jeux sensuels, on se coupe du reste du monde, aveugle à ce qui ne nous aide pas à réaliser nos ambitions.
Renoncer, obéir à Saturne, c’est s’ouvrir au monde, à la joie du vivant, c’est se libérer de cette volonté névrotique qui nous interdit de vivre en paix. C’est se libérer de la peur de ne pas parvenir à nos fins. Cette action transforme Saturne en un astre bénéfique, qui nous rapproche de la nature, de la simplicité, de la beauté. Ainsi, notre cerveau se libère du temps psychologique, il cesse d’être le prisonnier de la mémoire, du désir et de la peur. Saturne, qui tient tous les êtres captifs dans les mailles du temps et de la durée, nous ouvre les portes magiques de l’éternel présent. Quand comprendrons-nous qu’en cessant de vouloir on obtient bien plus que ce nous sommes capables de désirer et d’imaginer ?





Listen to the desire as you listen to the wind amongst the trees (8).

Krishnamurti.



3- N°43 : Mars et Saturne en affliction mutuelle.

Lorsque Mars et Saturne s’affrontent, le désir (Mars) cherche à violer le temps et les circonstances (Saturne).

Mars et Saturne, les maléfiques traditionnelles, représentent le désir et l’obstacle, l’instinct et la frustration, l’égoïsme du corps et l’égoïsme de l’esprit. En affliction mutuelle, elles se révèlent sous leur aspect les plus destructeurs. On parle alors de circonstances contraires, de capacité d’action bloquée. Le temps, la durée contraignante s’érigent en obstacle. Saturne montre sa dureté: interdits, souffrances psychologiques, frustrations, projets avortés, dureté mentale, indifférence des sentiments. Mars symbolise plus que jamais l’animalité exigeante, à jamais insatisfaite, la barbarie humaine prédatrice des siens et de la nature toute entière, la violence et la terreur. Négatif à Saturne, il provoque les accidents, les morts violentes, la douleur physique.
Pris entre ces deux astres en conflit (parallèle de déclinaison (9) y compris), on se trouve presque toujours dans l’incapacité d’accepter les restrictions imposées par Saturne. On cherche à forcer les évènements, à imposer sa volonté aux faits. Le désir (Mars) doit s’exprimer et se satisfaire quelles que soient les circonstances (Saturne). Dans notre hâte, nous ignorons les signes et les avertissements. On se bat, on s’épuise pour atteindre son but, alors que si l’on sait attendre ou renoncer (Saturne), on obtiendrait plus facilement satisfaction.

La situation du détenu décrit précisément la phase aiguë d’un combat entre Mars et Saturne. Le détenu est celui à qui l’on interdit ou délimite (Saturne), l’expression physique (Mars). Son espace est réduit au minimum. Son corps (Mars), enfermé entre quatre murs, est privé (Saturne) de sa capacité d’action. Le pouvoir de décision lui est retiré et il ne peut s’exprimer sexuellement de façon satisfaisante. La frustration est insupportable. Il tourne en rond comme un fauve en cage. Il est Mars, face à un Saturne inamovible, dont les moyens de pression sont la privation de liberté, le temps, l’interdiction, l’isolement. Pour lui, c’est se soumettre, faire preuve de patience et de discipline, ou être brisé. Le suicide ou la folie sont les solutions négatives ultimes à ce combat.

Sans aller jusqu’à cette situation extrême, nous sommes tous régulièrement soumis aux transits de ces astres. Nous connaissons les combats du désir contre les circonstances, qui nous consument de temps à autre et peuvent, selon leur intensité, nous pousser aux pires bêtises (10). Un problème de transport, alors qu’on se dirige vers un rendez-vous, suffit à en déclencher le mécanisme. Notre capacité d’action est soudainement réduite à néant. Il faut attendre (Saturne), dans un état d’excitation et d’impatience (Mars). On s’énerve, on fait les cent pas, on se met en colère, incapable d’accepter les frustrations que les circonstances nous imposent. C’est la leçon, le combat apparent entre Mars et Saturne enseigne la maîtrise de soi qui naît de la compréhension et de l’acceptation des lois saturniennes. On ne peut rien contre Saturne. Ses lois sont incontournables (ou encore, exprimé différemment, on ne peut rien contre les faits).

Le désir (Mars), doit être observé attentivement (Saturne). L’esprit ne doit pas chercher à le modifier par le refus ou par la soumission. Paradoxalement, cette compréhension qui mène à la renonciation, agit sur les circonstances qui se font miraculeusement plus arrangeantes . Quand nous comprenons que le désir, Mars, doit se soumettre aux circonstances, Saturne, les évènements se font plus harmoniques et permettent aux deux sphères du corps et de l’esprit de s’épanouir. Quand le corps et l’esprit cessent de se combattre, le cœur peut enfin s’ouvrir. L’observation et la renonciation permettent au moi profond d’intervenir sans l’action de la volonté, et d’attirer de cette façon des solutions justes. Alors, par le plus grand des hasards, on vient à notre secours. Les faits changent de signification. La prison devient une école de la pensée, une université, un monastère. Un rendez-vous manqué se révèle être un bienfait déguisé. L’obstacle était une aide que nous nous refusions à reconnaître.

Mars doit obéir à Saturne (12). Le guerrier doit se soumettre à l’intelligence. Mars ne s’exprime pleinement qu’ainsi, d’où son exaltation en Capricorne, le signe de Saturne, où il sert la communauté plutôt que de combattre pour ses intérêts personnels. L’association, harmonique ou non, de Mars et Saturne, ne prend sa valeur et sa lumière qu’incarnée dans le guerrier mystique. Pourquoi guerrier ? Parce qu’il s’agit d’un combat, qui n’est dirigé ni contre les autres, ni contre soi-même. L’ennemi s’appelle la peur, l’égoïsme, l’envie, l’indifférence. Ses armes sont l’intelligence, la subtilité, la passion, la détermination, l’attention. Pourquoi mystique ? parce que sa quête est la découverte et l’exploration de cet espace à l’intérieur du cœur, du sanctuaire où patientent les vérités ultimes.





« Quand Sita disparut, le glorieux Rama dont la mémoire était obscurcie par la douleur, fut incapable de restreindre sa peine bien qu’il essaya de la subjuguer par la raison. Partout, même chez les maîtres du monde, l’attachement entre l’homme et la femme font naître la peur et l’affliction. Que dire en ce cas des gens du commun, dont l’esprit est ordinairement fixé sur la famille, la maison et les propriétés ? »

Bhagavat Purana, troisième partie, chap. 11/16, 17


4-N°39 et 41 : Mars et Vénus en affliction mutuelle.

Les aspects défavorables entre Mars et Vénus retirent tout discernement entre ce qui concerne l’attraction physique d’une part et l’amour d’autre part. La confusion et la lutte s’installent entre les désirs du corps, Mars, et ceux du cœur, Vénus. (N°39)

Mars, le désir et la force, doit servir Vénus, l’amour et la beauté. (N°41).


On associe généralement Mars à l’homme et Vénus à la femme, ce qui est justifié, l’homme est le sexe fort, physiquement parlant, et la femme est associé à la beauté. En vérité Mars représente le masculin et Vénus le féminin. Des femmes courageuses et combatives appartiennent à Mars et les hommes charmeurs et émotifs appartiennent à Vénus. Le but est d’équilibrer Mars et Vénus en soi-même, c’est-à-dire les parts de masculin et de féminin qui nous constituent, ce qui n’est pas toujours aisé.

La sexualité est une immense affaire. Autant que notre mode de reproduction, elle est aussi un moyen d’action et de perception. Vénus et le Taureau, symbolisent la sexualité féminine, la caresse et la sensualité. Mars et le Scorpion symbolisent la sexualité masculine, la pénétration, l’acte génital proprement dit. L’approche marsienne du monde est violente, pénétrante. L’approche vénusienne est douce, sensible. Mars domine également le Bélier, qui est analogique à l’ascendant : il est le MOI, qui se sépare de la manifestation. Son but est Vénus, maître de la Balance et du descendant, qui représente l’autre, l’union, l’harmonie et ultimement le divin. C’est une vision idéale : en maison VII nous trouvons aussi l’ennemi déclaré, les luttes et les procès. L’astrologie nous enseigne que l’ennemi, l’amant et l’associé habitent le même lieu, la septième maison.

De même que l’homme et la femme, Mars et Vénus ne peuvent se passer l’un de l’autre. Leurs symboliques sont complémentaires et inverses : Vénus, le cercle sur la croix, signifie que l’esprit domine la matière c’est-à-dire le désir. Mars, la croix stylisée en flèche sur le cercle, signifie que la matière domine l’esprit par l’intermédiaire du désir. Dans la vie quotidienne, le désir de Mars annihile la volonté et ôte la maîtrise de soi. Fasciné par Vénus, Mars ne songe qu’à posséder l’objet du désir. Vénus n’y trouve pas son compte, pour elle le mélange des corps doit être la conséquence de l’amour, l’offrande à l’être aimé. Pour Mars l’amour peut être la conséquence de l’acte sexuel, d’où le vécu classique d’un grand nombre d’hommes et de femmes.

Ceux dont le thème actualise un combat Mars/Vénus, sont soumis à cette double tendance. Ils aiment et ils désirent, sans savoir lequel de ces deux mouvements est l’originel. S’ils ne peuvent, selon la position de Saturne surtout, s’exprimer émotionnellement et sexuellement de façon satisfaisante, ils sont en proie à des passions violentes (parfois secrètes), qui les étouffent, aux désirs du corps qui les tourmentent, à la frustration. Mars, dans cette configuration, symbolise l’exigence de la sexualité. Vénus représente l’idéal amoureux, souvent terni par la pulsion marsienne uniquement préoccupée d’apaiser le feu du désir.

La rencontre dynamique Mars/Vénus rend le sujet enclin à la passion amoureuse, cette tourmente de sentiments admirables et tragiques qui se déclare parfois entre deux êtres. La passion amoureuse implique, d’une manière ou d’une autre, une relation conflictuelle entre Mars et Vénus, ce qui l’attache irrémédiablement à la souffrance. La passion aveugle, car on ignore qui nous mène, de l’amour ou du désir, du cœur ou du corps. Elle est l’expression sublime d’une relation défavorable entre Mars et Vénus.

Les conséquences de ces aspects se multiplient à l’infini et se confondent avec la dichotomie originelle, qui existe entre le masculin et le féminin. Les répercussions de ce combat sont causes de nombreuses souffrances qui concernent l’humanité entière. La femme n’est-elle pas encore, dans de nombreux pays, l’esclave de l’homme, telle Vénus emprisonnée et humiliée par Mars ? La violence qui naît de la frustration, la recherche du pouvoir, l’ambition forcenée, tout ce qu’il est devenu coutume d’appeler la sublimation, et une grande partie des problèmes relationnels, naissent de l’incompréhension que nous avons des relations existantes entre ces deux astres. Eux qui devraient s’unir comme les deux amants qu’ils sont, et répandre ainsi l’abondance sur le monde, s’associent à la peur, à la jalousie, à la frustration, à la violence.

Mars doit servir Vénus : Vénus, libre de toute affliction, est la grâce de Dieu, l’amour qui brille de mille feux et ne désire rien, qui ne cherche ni à conquérir, ni à garder. L’amour ne tend pas vers un but (qui serait la satisfaction du désir, la recherche de la sécurité), il est libre, gratuit, en dehors du temps.
Mars au contraire, comme le désir qu’il représente, s’exprime dans le temps, dans le devenir. Il est l’instrument du corps et celui de l’ego, auxquels il apporte force et énergie. Cette force et cette énergie sont destructrices si elles ne sont pas soumises à l’amour.
Le guerrier doit servir Vénus. Mars c’est nous toutes et nous tous, mortels, soumis à nos pulsions et à nos désirs, à jamais insatisfaits. Si nous obéissons à Saturne, la justice de Dieu, et si nous servons Vénus, la grâce de Dieu, nous y gagnons la paix du coeur. Vénus s’offre à son dévot, quel que soit son sexe, lorsque celui-ci s’est nettoyé de ses faiblesses. Mars se purifie par la soumission à Saturne et à Vénus. La soumission doit être naturelle, non conflictuelle. Toute règle, toute loi imposée en vue de forcer l’ego à obéir et à se soumettre, verrouille l’accès à Vénus. C’est par l’amour que l’égoïsme de Mars est purifié. Mars est celui qui éveille la crainte (13): la peur doit disparaître pour que le désir ne trouble plus l’amour ni la pensée, et que la sexualité puisse s’exprimer sans devenir un problème.





5- N°52 : l’ascendant et le comportement.


Un ascendant difficilement aspecté par Mars, Saturne, Uranus, Neptune ou Pluton, signifie que la plupart des promesses inscrites dans le thème de naissance sont détruites par le caractère et le comportement.


Dans une large mesure, l’ascendant représente l’attitude et le comportement. C’est un des lieux les plus sensibles du thème, l’expression du moi. Les astres qui l’aspectent sont visiblement exprimés par la personnalité du sujet et dans le cas d’une conjonction, celui-ci incarne l’astre au lever. S’il s’agit d’un aspect favorable, le sujet bénéficie d’une relation harmonique avec l’astre en question ce qui lui permet de l’intégrer avec facilité. Si c’est un carré ce sont surtout les cotés négatifs de l’astre qui sont exprimés. Une planète opposée à l’ascendant (conjointe au descendant), représente le partenaire, l’associé et l’ennemi déclaré.

Au lever, la Lune rend populaire, sensible et romantique. Le natif est cependant lunatique, changeant, fluctuant à l’image du mouvement rapide de l’astre lunaire. Le Soleil à l’ascendant illumine l’ego tout en l’éblouissant, alors que Mercure rend vif et intelligent, dote du sens de l’humour, d’un esprit caustique et parfois malhonnête, car il est le dieu des voleurs. Vénus à l’ascendant donne du charme, mais incline fortement à la gratification des sens. Si le reste du thème est négativement orienté, on peut s’attendre à de la cruauté (N°31). Jupiter au lever offre des bienfaits et des opportunités, provoque l’expansion de la conscience et une certaine inflation du moi.

Conjoints à l’ascendant, les astres restants provoquent des comportements négatifs qui correspondent à leur nature propre. Les carrés et en certains cas les oppositions, agissent parfois tout aussi puissamment.

Mars rend violent, coléreux, impulsif, pressé, hypercérébral, tourmenté par le désir. Le natif agit sans réfléchir suffisamment et le désir ou la colère l’entraînent vers des actions regrettables. Il se crée des ennemis par ses attitudes agressives. En ce qui le concerne les solutions se trouvent dans le travail créatif, les services rendus à la communauté et l’épanouissement du corps.
Saturne ralentit le processus de développement du moi. La peur inhibe souvent le caractère et la malchance s’attache aux pas du sujet. Il a besoin de mûrir pour s’épanouir, pour réaliser que ses attitudes timorées, son manque de confiance et sa difficulté à communiquer, attirent les circonstances contraires qu’il rencontre plus souvent qu’à son tour. Si rien n’est fait, la voie est ouverte à la froideur et à l’indifférence. Le natif est de toute façon sérieux et déterminé, épris de justice et de droiture, apte aux travaux de longue haleine. Il a besoin d’un vrai travail sur soi, tant physique (à cause d’une faiblesse latente de l’organisme) qu’intellectuel et émotionnel. Il ne réussit (parfois au-delà de toutes espérances), que par ses propres efforts.
Uranus indique un pouvoir certain fait de magnétisme, de créativité, d’intelligence et parfois de clairvoyance. Le sujet est cependant prisonnier d’une vision faussée, pléthorique qu’il entretient de lui-même. Toujours persuadé d’avoir raison, en de nombreux cas incapable d’écouter les conseils qu’on lui prodigue, il se fourvoie régulièrement. Se croyant forcé à créer son propre chemin, il ne prend pas en compte les indications de ceux qui sont passés par là avant lui, gaspillant de cette façon beaucoup de temps et d’énergie. Cette position peut être excellente si le sujet sait se voir tel qu’il est, et se débarrasser d’un orgueil prométhéen qui n’est pas toujours de mise. En certains cas (Hitler), Uranus au lever est la marque d’un fanatisme inconditionnel.

Neptune colore la personnalité de ses défauts les plus évidents : perméabilité, anxiété et dissimulation, mythomanie, schizophrénie latente, toxicomanie, alcoolisme. La conjonction ou le carré de Neptune à l’ascendant sont difficiles à assumer, car la personnalité est trop vulnérable aux influences de son milieu. Théoriquement, Neptune ainsi placé n’est excellent que dans le cadre d’une éducation parfaite, immergé dans un milieu sain, responsable, intelligent, positif, créatif, etc. Dans la plupart des cas, la vraie nature neptunienne, artistique et mystique est méconnue. Ce type de neptunien doit apprendre à se connaître en profondeur, à éviter toutes formes de comparaison, à ne pas se conformer et à découvrir le noyau de son être.
Pluton qui afflige l’ascendant pousse à l’autodestruction. Fort, résistant, créatif, le sujet est incapable de se dépêtrer d’une incontestable qualité ténébreuse qui colore son existence. Sous des dehors puissants, aux expressions parfois cyniques, il fait preuve d’un intense besoin de sécurité. La peur, la soif de pouvoir, les pulsions qui le rongent, l’éloignent de la lumière du Soleil dont il rêve secrètement (exaltation de Pluton dans le Lion). De même que le neptunien, le plutonien va régulièrement à l’inverse des désirs de son moi profond. Il est souvent très préoccupé par son hérédité (14), par son aspect physique, ou encore par ses multiples mutations. Sous la force qu’il croit être la sienne court une grande faiblesse : il doit avant tout apprendre à s’accepter et à s’aimer.

Ainsi Mars, Saturne, Uranus, Neptune et Pluton négatifs à l’ascendant, influencent difficilement le comportement. Afin d’éviter les problèmes occasionnés par de telles positions, on doit étudier l’astre (ou les astres) incriminé, observer ses multiples visages et ses actions, dans ses pensées, dans ses paroles et dans ses actes. Les conjonctions à l’ascendant agissent comme un pouvoir spécial, puisque l’on incarne une puissance planétaire, mais tout pouvoir se paie. Nous sommes ainsi faits que nous jouons souvent contre notre camp. Poussés par quelque démon planétaire, nous nous conduisons de façon inexplicable, même à nos propres yeux. C’est lors de ces moments que le comportement détruit les promesses du thème.

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6. Ce qui nous éclaire sur l’absurdité de la comparaison, du jugement et de la compétition.
7. Maître Eckhart
8. Écoutez le désir comme vous écoutez le vent bruisser dans les arbres.
9. N°38
10. Il suffit d’un transit de Mars sur le Saturne natal ou inversement. Les rétrogradations ont tendance à envenimer ces passages difficiles. Une conjonction Mars/Saturne sur un point sensible du thème posera de graves problèmes.
11. N°57 et son commentaire.
12. N° 45
13. Maître Eckhart
14. Pluton entretient une relation spéciale avec le corps et l’hérédité visible dans le thème. Une ascendance génétique particulière, des parents de races différentes ou une enfance vécue à l’étranger, montrent plus souvent qu’à leur tour cet astre au lever, au Fond du Ciel, ou aspecté par la Lune. Il s’agit parfois d’un retour atavique, qui confère une physionomie marquante par rapport aux membres de sa famille. L’apparence physique jouera en tous cas un rôle important dans le l’évolution du caractère.